Par Charles Bélanger-Lecours

N’importe qui m’ayant côtoyé lors de mon séjour d’études à Berlin en a fait le constat : je suis un admirateur incontestable du groupe Rammstein. Derrière leur style de musique, les multiples provocations et les performances scéniques flamboyantes transformant leurs concerts en opéra rock moderne se cache cependant une formation musicale aux ramifications plus complexes que tout un chacun pouvait se l’être imaginé. Qu’avait-il de recherché sous ce couvert de sombre romantisme obscène et incendiaire ? La question se pose.
Rammstein, que j’ai déjà vu à 7 reprises, m’a fait voyager dans 3 pays, m’a lié d’amitié avec des admirateurs et admiratrices de différents continents et m’a également incité à apprendre la langue de Goethe. À vrai dire, après 3 cours d’allemand à l’UQAM, je n’ai que le désir de poursuivre mon cheminement en langue allemande. Il était donc tout à fait logique que mon indéfectible passion pour le sextuor berlinois serve de base, de point de départ, pour ce projet sur l’ostalgie.
J’ai d’ailleurs beaucoup appris tant sur l’ostalgie que sur son apport et son importance concernant la démarche de création de Rammstein. Néanmoins, bien que ce groupe m’était bien connu, ce projet m’a permis d’en apprendre davantage sur le groupe en soi. Fait intéressant : plusieurs ouvrages écrits en différentes langues explicitent l’apport de l’Allemagne de l’Est dans le succès international et presque sans limites de Rammstein. Le livre de Michelle Bettendorf, Ursprung Punkszene : oder Rammstein hätte es im Westen nie gegeben[1], paru en 2002 ou l’autobiographie du coloré claviériste Flake, Der Tastenficker : An was ich mich so errinnern kann[2], publié en 2016 en sont des exemples édifiants. À vrai dire, des articles en lignes nous permettent également de retracer l’ostalgie présente dans les chansons du groupe aux origines est-allemandes. Ainsi, l’une de mes craintes, c’est-à-dire de ne pas trouver de sources pour appuyer et valider mes propos, n’avait pas lieu d’être. Certes, il y a des chansons aux paroles plus évocatrices que d’autres, mais l’article Rammstein and ostalgie : Longing for yesteryear[3] de John T. Littlejohn et de Michael Putnam (2010) m’a donné une certaine confiance en moi en accordant davantage de crédibilité aux propos de mon analyse.
J’ouvre également ici une parenthèse concernant cet article écrit en 2010 (Littlejohn et Putnam) ; à cette époque, l’analyse ne se concentrait que sur les 5 premiers albums du groupe. J’entrevois donc la seconde portion de mon podcast (qui, comme vous le constaterez, s’attarde davantage à la chanson Radio parue au printemps 2019), comme une suite non officielle, évidemment, de l’analyse et de l’article écrit par les deux coauteurs pour le Popular Music and Society.

De plus, le temps qui s’écoule trop rapidement a été un obstacle de taille à la réalisation du podcast. Mon enregistrement avait une durée prévue d’approximativement 18 minutes, mais s’est rapidement transformé en une piste audio de plus de 28 minutes, extraits musicaux exclus. J’aurais continué davantage, mais dans le but de garantir un produit concis, clair et net, je me suis abstenu de tomber dans un dédale d’analyses trop abstraites pour quelqu’un qui en est à ses premières armes, seul, derrière un micro de radio.
Également, en réécoutant mon produit final, j’ai remarqué quelques notions méritant des clarifications à des fins de corrections. Rammstein est une formation BERLINOISE créée après la chute du Mur. Elle est donc d’origine EST-BERLINOISE, cependant, à quelques reprises, je la qualifie de formation est-berlinoise. Veuillez excuser ce lapsus.
Évidemment, j’aimerais remercier l’équipe de CHOQ qui m’a chaleureusement accueilli dans leurs locaux tant pour l’ABCD de l’enregistrement que pour l’assistance lors du montage. Je considère que l’excellence et la qualité professionnelle de la diffusion de ce podcast ont été possibles grâce à leur aide.
Finalement, je tiens à dire merci à Madame Niemeyer, encore une fois, de m’avoir incité à sortir de ma zone de confort que sont les travaux de session habituels et textuels. Non seulement mon été à Berlin a été formateur, mais mon projet de session au sujet de mon groupe préféré m’a ouvert de nouveaux horizons. « Je vous remercie d’avoir été là et je vous dis à bientôt ».
Pour écouter le podcast cliquez ici.
[1] Traduit librement : Origines de la scène punk : ou comment Rammstein n’aurait jamais existé à l’Ouest
[2] Traduit librement : Le « joueur » de touche : ce dont je peux si bien me souvenir
[3] Littlejohn, J. T., et Putnam, M. T. (2010). Rammstein and ostalgie : Longing for yesteryear. Popular Music and Society, 33(1), 35‑44. https://doi.org/10.1080/03007760802332714
Sources de images
Rammstein (@rammsteinofficial). (24 mai 2019) Spiel
mit mir.
Photo: @jenskochphoto.
(photo instagram). Récupéré à https://www.instagram.com/p/Bx2BEARoFJZ/?utm_source=ig_web_copy_link
Rammstein (@rammsteinofficial). (12 avril 2019). #rammstein #deutschland #duhastvielgeweint (photo Instagram). Récupéré à https://www.instagram./p/BwKUeC7hmbu/?utm_source=ig_web_copy_link