Les 30 ans de la chute du mur
Par Kellie Lacasse
Introduction
Ce petit guide touristique-historique s’adresse aux voyageurs et voyageuses avides de connaissances et désirant explorer la capitale allemande sous une facette bien particulière : celle de l’ancienne Allemagne de l’Est.
En effet, à l’occasion du 30e anniversaire de la chute du mur, qui aura lieu cet automne, il semblait pertinent de réaliser un guide touristique à teneur historique qui permettrait aux touristes de parfaire leurs connaissances et leur compréhension du régime soviétique de l’ancienne République démocratique allemande (RDA).
Ainsi, ce petit livret a pour objectif de dresser une liste, non exhaustive bien évidemment, des lieux à voir et à visiter à Berlin en lien avec l’histoire est-allemande. Il vous y sera proposé un itinéraire d’une journée à travers les différents lieux phares de cette époque. De plus, quelques bonnes adresses supplémentaires vous seront proposées pour ajouter un petit plus à votre expérience.
En outre, l’ensemble des adresses citées dans cet ouvrage vous permettront, nous l’espérons, de mieux comprendre ce grand pan de l’histoire allemande et berlinoise. Ce petit guide vous permettra de mieux comprendre les réalités de la vie en ex-RDA sous différents angles. Vous comprendrez que l’objectif ne sera donc pas de dresser un portrait idyllique de la vie en RDA, mais bien d’en dresser un portrait le plus fidèle possible afin de vous permettre de vous faire votre propre opinion sur la question.
Nous espérons donc que ce petit guide vous permettra de découvrir ou recouvrir la magnifique ville de Berlin et qu’il vous permettra également de parfaire votre compréhension de la division de l’Allemagne, et de sa capitale, pendant plus de 40 ans et les répercussions de cette division sur la société allemande et berlinoise d’aujourd’hui. Nous espérons qu’à travers les différents lieux de commémorations et musées qui vous seront proposés dans ce guide, vous serez en mesure de mieux comprendre ce qu’était la réalité quotidienne des Allemands de l’est entre 1961 et 1989.
Tour de la télévision à Alexanderplatz.
Bien entendu le Mur occupera une place centrale dans ce guide puisqu’il est le symbole de cette époque, de cette séparation et parce que nous célébrons cette année le 30e anniversaire de sa chute. En outre, nombre de cartes et d’images enrichiront ce guide afin de rendre votre visite plus facile et donc plus agréable.
Nous espérons donc que ce petit guide vous permettra de profiter pleinement de votre séjour à Berlin et qu’il vous guidera adéquatement à travers la ville et son histoire.
Surtout, tout au loin de votre visite, n’hésitez pas à garder l’œil ouvert. Pensez fréquemment à regarder où vous mettez les pieds afin de repérer les différentes plaques commérant les événements, les lieux et les victimes.
Un peu d’histoire allemande
Tout bon guide touristique se doit de consacrer une petite section de son ouvrage à l’histoire de la région dont il traite. Commençons donc par s’arrêter quelques instants afin de retracer sommairement les grandes lignes de l’histoire allemande de 1945 à nos jours. Dans le cas de Berlin, et plus globalement de l’Allemagne, il faut éviter à tout prix de s’égarer dans cette grande histoire très complexe.
Dans le cas présent, 1945 semble être le meilleur point de départ pour retracer cette histoire. 1945 c’est ce que l’on appelle en allemand Stunde nulle ou l’heure zéro. En effet, la fin de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que la défaite de l’Allemagne et du régime nazi marquent un point tournant dans l’histoire allemande et berlinoise.
De cette défaite de l’Allemagne aux mains des puissances alliées (Union soviétique, Royaume-Uni, France et États-Unis) découlèrent de nombreux changements qui eurent un impact majeur sur les cinq décennies suivantes. Assurément, l’occupation du pays et la division de celui-ci en quatre zones d’occupations (Union soviétique, Royaume-Uni, États-Unis de même que la France) sont les conséquences les plus importantes.
Il faut en effet garder en tête que cette division, tout d’abord temporaire, devint rapidement définitive dans le contexte de la Guerre froide naissante opposant les États-Unis (et leurs alliés) à l’Union soviétique. C’est donc dans ce contexte d’après-guerre très difficile que non seulement le pays, mais également la ville de Berlin furent divisées entre les quatre puissances victorieuses.
Cependant, l’achoppement des discussions et négociations entre Washington et Moscou entraîna la division en deux blocs de l’Allemagne et du reste de l’Europe. C’est à cette époque que tomba sur l’Europe ce que Winston Churchill appela « le Rideau de fer ».
Avant même la fin des années 1940, deux Allemagnes virent le jour, la République fédérale allemande (RFA) à l’ouest et la République démocratique allemande (RDA) à l’est. Cette division du pays, mais aussi du peuple allemand persistera plus de 40 ans.
La montée des tensions entre les deux blocs, toujours dans le cadre de la Guerre froide, entraîna une montée des tensions à l’extrême en Allemagne et notamment à Berlin qui risqua, à de nombreuses reprises, de devenir le théâtre d’affrontements armés entre les deux superpuissances.
Au courant de la décennie 1950, la RFA connut un essor économique très important que ne connut pas la RDA. Ce déséquilibre poussa de nombreux jeunes Allemands de l’est à trouver un emploi dans les grandes entreprises de l’ouest ou carrément à aller vivre à l’ouest, car les perspectives d’avenir leur semblaient meilleures.
Cette importante perte incontrôlée de main-d’œuvre jeune et qualifiée poussa les autorités est-allemandes à trouver une solution pour endiguer ce phénomène. Après maintes et maintes discutions avec Moscou, les dirigeants de l’Allemagne de l’Est, avec à sa tête Walter Ulbricht, décidèrent de fermer les frontières et de construire le tristement célèbre Mur de Berlin le 12 août 1961. Encerclant Berlin-Ouest et long de 155 km, le Mur vint séparer la capitale en deux zones fortement gardées. Des familles entières furent ainsi séparées pendant près de 40 ans.
Dès l’or, il devint quasi impossible pour les Allemands de l’est de sortir de leur pays. Rapidement, on édifia le mur et au fil des années on ne cessa de le transformer, de le renforcer afin qu’il devienne l’infranchissable mur de la honte. Tout au long de cette période courant de 1961 à 1989, les Berlinois connurent quatre générations du Mur.
Entre août 1961 et novembre 1989, les Allemands de l’est vécurent à l’ombre du mur qui devait, disait-on, les protéger du capitalisme de l’ouest. Même si les risques étaient énormes, nombreux sont ceux qui tentèrent tout de même de traverser la frontière devenue infranchissable. Certains creusèrent des tunnels, d’autres traversèrent par les airs dans des montgolfières de fortune, certains profitèrent de leur chance de pouvoir passer la frontière en toute légalité pour des raisons professionnelles pour ne jamais revenir. Somme toute, plus de 100 personnes perdirent la vie en tentant de passer à l’ouest.
La situation continua jusque dans les années 1980 durant lesquels le colosse soviétique commença à montrer des signes de faiblesses. En effet, à plusieurs endroits en Union soviétique on commença à voir des portes s’ouvrir et les politiques s’assouplir.
En Allemagne, de grands mouvements de contestation populaire commencèrent également à se faire entendre à l’automne 1989, c’est ce que l’on appela les Montagsdemonstrationen (manifestions du lundi). Débuté à Leipzig, ces grandes manifestations gagnèrent rapidement toute l’Allemagne de l’Est et réunirent des milliers voir des millions de personnes dans les rues de Berlin-Est. La possibilité de voyager, l’ouverture des frontières devint l’enjeu principal de ces manifestations.
Célèbre photographie d’un militaire est-allemand sautant le mur le jour de sa construction le 12 août 1961.
Sous cette pression toujours croissante, les autorités est-allemandes finirent par céder en novembre 1989. Dans la nuit du 9 au 10 novembre on annonça l’ouverture des frontières et le mur tomba.
S’en suivirent de grands bouleversements politiques qui menèrent à l’écroulement de la RDA et donc à l’unification de l’Allemagne l’année suivante, en octobre 1990. À son tour, l’Union soviétique courba l’échine en 1991. Une page d’histoire venait de se tourner.
Comme vous aurez la chance de le constater, le Mur laissa une très grande cicatrice à travers la ville. Un peu partout, vous serez à même de suivre le tracé de l’ancien mur commémoré par des plaques et un chemin de brique. De plus, à nombre d’endroits, vous trouvez des morceaux du mur toujours en place pour rappeler cette réalité. Au fil du temps, le Mur devint un symbole de la ville, mais également de la liberté et de paix.
Les incontournables
Dans cette section du guide, nous vous proposons un itinéraire d’une journée à faire à pied, en transport en commun ou même à vélo, qui vous amènera dans certains des lieux les plus incontournables à Berlin en lien avec l’ancienne RDA. Ce parcours guidé vous mènera à travers les divers lieux de mémoires et grands symboles de cette période charnière de l’histoire allemande et berlinoise.
Gedenkstätte Berliner Mauer
(Mémorial du mur)
Bernauer Str. 111, 13355 Berlin
Gratuit
Ouvert depuis 1998, ce mémorial situé le long de la célèbre Bernauer Staße et long d’environ 2 km, se révèle un incontournable en ce qui concerne le passé divisé de la ville.
Rendez-vous d’abord au Centre d’accueil des visiteurs situé au numéro 111 afin de jeter un coup d’œil à l’exposition gratuite qui y est présenté. Surtout, n’oubliez pas de monter sur la plateforme surplombant la reconstitution une portion du Mur et de la zone du no man’s land avec tour de guet et chemin de ronde. Le site vous permettra de bien comprendre à quoi ressemblait la frontière avec ses multiples infrastructures qui la rendait quasi infranchissable.
Par la suite, prenez un instant pour vous arrêter au mémorial dédié aux personnes décédées en tentant de traverser le mur. Marchez le long du mur ou le long du chemin de ronde emprunté par les militaires qui gardaient le mur.
Puis, en remontant la Bernauer Staße, faites un arrêt à la chapelle de la réconciliation (Kapelle der Versöhnung). Située en pleine zone frontalière, cette chapelle reconstruite après la chute du mur se situe à l’endroit même où se trouvait à l’époque du mur le Temple de la réconciliation. Interdite d’accès pendant près de 25 ans, elle fut détruite par les autorités est-allemandes en 1985. Prenez le temps d’entrer pour y faire un tour. N’oubliez pas de jeter un coup d’œil aux murs en argile de la nouvelle église contenant des fragments de pierre et de verre des décombres de l’ancienne église. Puis, ne manquez pas à l’extérieur l’ancienne croix qui trône au mieux d’un champ de seigle que l’on moissonne chaque année pour faire du pain.
Vue sur le Mur et le no man’s land depuis la plateforme sur la Bernauer Straße.
Finalement, poursuivez votre chemin en direction du Mauerpark à travers le mémorial. Bien que les principaux attraits de ce lieu soient situés entre les stations Nordbahnhof et Bernauer Staße, il est intéressant de parcourir à pied l’ensemble du mémorial qui sillonne les cours arrières des bâtiments de la Bernauer Straße. Surtout, regardez bien où vous mettez les pieds et restez à l’affût des diverses plaques commémoratives indiquant l’emplacement des édifices qui longeaient la rue et qui formèrent pendant un temps la frontière avant d’être détruites au courant des années 1970 et 1980. De plus, vous croiserez sans doute les anciens tunnels, dont le célèbre « Tunnel 57 », creusés par des Allemands de l’est espérant passer à l’ouest. Vous croiserez également le tunnel de la Stasi creusé par la police secrète d’État dans le but de contrecarrer les plans d’évasion de ces fugitifs.
Karl-Marx Allee
Pour comprendre un peu mieux la vie en RDA et pour bien comprendre les distinctions architecturales si caractéristiques de la capitale allemande, une balade le long de la très célèbre Karl-Marx Allee s’impose.
La Haus der Statistik et le Cafe Moskau le long de la Karl-Marx Allee.
Pour ceux et celles qui ont vu le film Good Bye, Lenin, cette grande avenue vous dira sans doute quelque chose. Il s’agit de l’exemple parfait de la grande allée monumentale si caractéristique du régime soviétique. C’est sur cette immense avenue large de 89 m et longue de 2,6 km que se déroulaient les grands défilés militaires de la RDA.
En vous y baladant un peu, vous constaterez sans doute que l’ambiance y est très différente. On a presque l’impression d’être dans une autre ville, un autre pays. Les bâtiments, essentiellement résidentiels, y sont très grands, très imposants et certains d’entre eux sont encore aujourd’hui abandonnés.
En entamant votre marche depuis Alexanderplatz, vous croiserez d’abord la Haus der Statistik ancien bâtiment, aujourd’hui encore abandonné, des statistiques officielles de la RDA. Puis, jeter un œil aux fresques murales illustrant les grands moments du régime soviétique. Vous croiserez également la route du célèbre restaurant Cafe Moskau orné d’une réplique du fameux Spoutnik. Restez à l’affût, car plus loin vous croiserez le buste du socialiste Karl Marx sur la Strausberger Platz.
Murale de l’époque soviétique le long de la Karl-Marx Allee.
Puis en terminant, pourquoi ne pas faire un arrêt au Cafe Sibylle (p. 7) prendre un café ou manger une Soljanka, une soupe à base de tomates d’origine russe très populaire en Allemagne de l’Est à l’époque de la RDA. Même si vous n’avez pas envie d’une pause, n’oubliez surtout pas d’entrer pour jeter un coup d’œil à la petite exposition gratuite qu’offre le café consacré à l’histoire de cette grande artère qu’est la Karl-Marx Allee.
East Side Gallery
Mühlenstraße 3-100, 10243 Berlin
Gratuit
Ouvert depuis le 28 septembre 1990, il s’agit sans nul doute du site de street art le plus connu de la capitale allemande. S’étendant le long de la Mühlenstrße depuis la station Ostbahnhof jusqu’à l’Oberbaumbrücke, ce morceau du mur long de 1,3 km sert de support à l’une des plus célèbres expositions de street art au monde.
Laissez-vous charmer par les différentes murales très colorées qui ornent cette portion du Mur toujours debout. Dès les années 1990, des artistes de partout dans le monde ont été invités à venir réaliser une œuvre symbolisant la paix. Restaurées en 2009 à l’occasion du 20e anniversaire de la chute du mur, la plupart des œuvres qui y figurent sont porteuses d’un message de paix et de liberté. Certaines de ces œuvres sont d’ailleurs devenues très célèbres telles que le fameux Baiser de l’amitié entre Erich Honecker et Léonid Brejnev. Finalement, ne manquez pas de jeter un coup d’œil à la fresque de l’artiste québécois Pierre-Paul Maillé avant de poursuivre votre chemin.
Le Baiser de l’amitié à East Side Gallery.
Les musées
Cette section du guide sera consacrée au top trois des musées à voir à Berlin concernant l’histoire de la RDA et de Berlin-Est. Maintenant que les faits saillants de l’histoire allemande ont été mentionnés et que vous avez bien entamé l’exploration de la capitale, quoi de mieux que d’aller passer l’après-midi dans l’un des quelques musées emblématiques suivants qui vous permettra de mieux comprendre les réalités de la vie en RDA.
Afin de vous aider à vous orienter et à faire votre choix, pour chacun des musées ici présentés, une brève description de ceux-ci sera fournie suivie des points forts et des points faibles de chacun d’entre eux.
DDR Museum
(Musée de la RDA)
Karl-Liebknecht-Str. 1, 10178 Berlin
10h à 20h dim-ven. 10h à 22h sam.
Tarif adulte/réduit 9.80/6 € (réduction pour les réservations faites en ligne)
Ouvert depuis le 15 juillet 2006, il s’agit d’un musée privé exclusivement consacré à la vie en RDA. Le DDR Museum se révèle être un petit musée très interactif et immersif qui vous permet, entre autres choses, de visiter à taille réelle, un appartement typique de l’époque de la RDA. De la salle de bain à la cuisine, en passant par le salon et les chambres à coucher tout y est. Par contre, l’attrait majeur de ce musée réside sans doute dans sa célèbre Trabant. Vous avez effectivement la chance de prendre le volant, en réalité virtuelle, de l’une de ces emblématiques voitures est-allemandes.
J Musée très central et moderne, il se révèle très interactif. Il conviendra très bien aux petits comme aux grands.
L L’exposition semble très orientée. Elle ne met pas beaucoup d’accent sur les côtés un peu plus sombres de la vie en RDA. C’est également un petit musée très achalandé, on se pile sur les pieds aux heures de pointe.
Mauermuseum – Museum Haus am Checkpoint Charlie
(Musée du mur)
Friedrichstraße 43-45, 10969 Berlin
9h à 22h tous les jours.
Tarif adulte/réduit 14.50/9.50 €
Fondé en 1962 par Rainer Hildebrandt, il s’agit également d’un musée privé qui retrace, pour sa part, l’histoire de la division de la ville, de la construction du mur et des nombreuses personnes et familles qui réussirent malgré tout à le franchir.
Ce musée est caractérisé par les nombreux objets qui y sont exposés ayant permis la fuite d’Allemands de l’est. Depuis la valise à double fond jusqu’à la voiture truquée. Vous y découvrirez les anecdotes de fuite les plus loufoques et spectaculaire en allant des tunnels creusés à la main jusqu’à la montgolfière de fortune.
De plus, en allant à ce musée prenez quelques secondes pour vous arrêter devant le célèbre Checkpoint Charlie. Par contre, sachez qu’il ne s’agit pas de la vraie cabane du checkpoint qui se trouve au AlliiertenMuseum dans le sud-ouest de la ville.
Point positif : Un musée très central, offrant de grandes plages horaires et beaucoup de contenu et d’anecdotes très intéressantes en quatre langues.
Point négatif : Il s’agit d’un vieux musée avec énormément de textes qui serait dû à être repensé et mis au goût du jour. De plus, il se révèle assez dispendieux et très achalandé.
Gedenkstätte Berlin-Hohenschönhausen
(Prison de la Stasi – Mémorial Hohenschönhausen)
Genslerstraße 66, 13055 Berlin, Allemagne
9h à 18h tous les jours
Tarif adulte/réduit 6/3 €
Depuis 1994, cette ancienne prison du ministère de la Sécurité d’État (Stasi) offre des visites guidées en anglais deux à trois fois par jour (possibilité d’en avoir en français pour les groupes) des anciens lieux de détentions des prisonniers politiques de la RDA.
Cellules de prison au mémorial Hohenschönhausen.
Il s’agit d’un endroit très intéressant pour prendre conscience des terribles conditions d’emprisonnement en RDA et les techniques employées par le régime pour contraindre les gens à parler. Vous en apprendrez également davantage sur le système d’espionnage et de dénonciation qui avait cours en RDA. Il s’agit de surcroît d’un excellent endroit pour comprendre les répercussions qu’eut ce système de crainte, de terreur et de dénonciation sur la population allemande à la suite de l’unification et de la chute du mur et du régime.
Point positif : Un musée qui vaut le détour et qui permet de bien comprendre la réalité d’un État policier où les libertés individuelles sont bafouées. De plus, vous aurez peut-être la chance de tomber sur un guide qui est un ancien détenu de cette prison.
Point négatif : La visite guidée est obligatoire et les groupes sont parfois très nombreux en été. Dans les espaces plus confinés, les différents groupes se pilent un peu sur les pieds.
Où manger
Cette section du guide vous donne quelques idées vous permettant de casser la croûte en cours de route tout en restant dans la thématique de l’ancienne RDA.
Café Sibylle Café €
Karl-Marx-Allee 72, 10243 Berlin
10h-19h tous les jours
Ce petit café situé le long de l’emblématique Karl-Marx Allee vous offre de faire un voyage culinaire en RDA. L’un des plus populaires à l’époque de la RDA, c’est un des quelques établissements berlinois qui offre toujours des plats traditionnels dits de la « ost-cuisine » (cuisine de l’est).
À l’arrière de ce café si populaire à Berlin-Est, allez jeter un coup d’œil aux quelques objets en exposition retraçant l’histoire de cette avenue que l’on a longtemps qualifiée de « Champs-Élysées de Berlin-Est ». Fermé 1990, il rouvrit ses portes en 2000. Sa fermeture en 2018 fit un tôllé dans l’univers berlinois. Ce symbole du passé est-allemand dernier phare, pour certains, d’un passé positif de la RDA finalement ouvrit de nouveau ses portes aux passants.
Le Cafe Sibylle, symbole d’une époque révolue
Volkskammer Cuisine allemande €
Str. der Pariser Kommune 18b, 10243 Berlin
11h à 22h tous les jours.
Situé dans le même pâté de maisons que l’Ostel, ce petit resto vous permet de faire un voyage dans le temps en vous offrant des plats et un décor tout droit sorti d’une autre époque. Des nappes fleuries en passant par les menus, vous retrouverez des symboles soviétiques un peu partout. Avec son slogan « Das Design Restaurant »[1] et ses menus ornés des armoiries de la RDA vous aurez vraiment l’impression de voyager dans le temps.
Pourquoi ne pas faire une petite pause cette terrasse ensoleillée et vous prendre une petite bière pour bien finir la journée?
Où dormir
Dans cette section. Nous vous proposons un établissement hôtelier vous permettant de pousser encore plus loin votre voyage d’une journée en RDA. Pourquoi ne pas se prendre une chambre d’époque avec ça?
Ostel Hostel Berlin
Wriezener Karree 5, 10243 Berlin
1 étoile – €
Si vous voulez expérimenter un hébergement « ostalgique[2] », tout droit sorti des années 1970-80, cet établissement une étoile est pour vous! Pour une modique somme de 80€/nuit vous aurez la chance de dormir dans un appartement entièrement signé RDA.
L’Ostel, situé à deux pas l’East Side Gallery et de la Ostbahnhof vous permet de séjourner dans une chambre au décor très particulier. Dès l’instant où vous franchissez le seuil de la porte, un portrait de Lénine vous accueille. La réception et la petite salle d’attente vous donnent l’impression d’être revenue 30 ans en arrière, alors que le Mur tenait encore. Tout, en passant par la literie, les tapisseries, les meubles ou même la déco vous permet de vivre une expérience immersive. Dans votre chambre, vous aurez sans doute l’occasion de contempler le portrait d’Erich Honecker le secrétaire général du parti de 1976 à 1989.
Même si vous ne comptez pas y séjourner nous vous conseillons d’entrer y jeter un coup d’œil, la décoration de la réception et de la salle d’attente en valent le détour!
L’Ostel Hostel Berlin près d’East Side Gallery et ses chambres.
Cartes
Itinéraire proposé
Point de départ : Mémorial du Mur
Point d’arrivée : East Side Gallery
Durée : 5 à 6h
Distance : 5,5 km
Une fois votre visite du Mémorial du Mur terminé descendez l’Ackerstraße sur environ 800 m. Puis tournez à gauche sur Torstraße. Continuez sur cette rue environ 250 m puis tourner à droite sur Rosenthaler Straße marchez environ 450 m.
Ensuite, prenez Weinmeisterstraße sur environ 200 m jusqu’à Münzstraße. Deux cents mètres plus loin vous tomberez alors sur Memhardstraße qui deviendra à son tour Karl-Marx Allee aux environs d’Alexanderplatz.
Descendez la Karl-Marx Allee sur environ 2 km avant de croiser le Cafe Sibylle. N’oubliez pas de regarder autour de vous en descendant la grande avenue puisque divers attraits jalonnent votre parcours.
Puis, après une petite pause bien méritée descendez la Straße der Parizer Kommune jusqu’à la station plurimodale Ostbahnhof. Vous passerez alors devant l’Ostel et le Volkskammer.
Continuez alors de descendre cette rue jusqu’à la Spree et vous arriverez sur l’extrémité nord de l’East Side Gallery. Il ne vous reste plus qu’à parcourir les 1,3 km de mur que représente cet attrait touristique tout en contemplant les belles fresques murales qui la colorent.
Les musées
Cette carte vous indique les emplacements des différents musées qui vous sont proposés dans ce guide pour compléter votre visite. L’étoile indique votre point d’arrivée à la fin du trajet. Les suggestions de transport collectif qui vous sont proposées tiennent compte du fait que vous terminerez votre trajet à cet endroit.
Prison de la Stasi – Environ 20 minutes.
Rendez-vous à la station multimodale Ostbahnhof et prenez le S3/S5/S7. Descendez à la station Hackescher Markt et marchez 5 minutes.
Musée du Mur à Checkpoint Charlie – Environ 25 minutes.
Traversez l’Oberbaumbrücke et rendez-vous à la station Schlesisches Tor. Prenez le U1 jusqu’à Hallesches Tor et transférez sur la U6 jusqu’à la station Kochstraße/Checkpoint Charlie.
Musée de la RDA – Environ 50 minutes.
Prenez le S7 à la station Ostbahnhof et transférez pour le ring S42 à la station Berlin Ostkreuz. Rendez-vous jusqu’à Landsberger Allee et prenez le tram M5 puis descendez à l’arrêt Gedenkstätte Berlin-Hohenschönhausen, puis marchez 7 minutes.
[1] En allemand, la République démocratique allemande (RDA) devient la Deutsche Democratic Republic (DDR).
[2] Néologisme combinant les mots ost (est) et nostalgique qui définit la nostalgie de la vie dans l’ancienne RDA.
Références utiles
Dans cette section, vous retrouverez quelques références internet qui pourraient vous être utiles si vous souhaitez de plus amples renseignements sur les différents lieux qui vous ont été présentés dans ce guide. Pour plus de détails sur les heures d’ouverture, réservations et tarifs, nous vous recommandons de consulter les sites suivants afin de planifier votre visite.
Gedenkstätte Berliner Mauer (Mémorial du mur) – https://www.berliner-mauer-gedenkstaette.de/fr/
La chapelle de la réconciliation – http://www.paxchristi.cef.fr/v2/une-chapelle-de-la-reconciliation-au-milieu-du-memorial-du-mur-de-berlin/
Karl-Marx Allee – https://www.visitberlin.de/fr/karl-marx-allee
East Side Gallery – https://www.visitberlin.de/fr/east-side-gallery
DDR Museum (Musée de la RDA) – https://www.ddr-museum.de/fr
Mauermuseum – Museum Haus am Checkpoint Charlie (Musée du mur) – https://www.mauermuseum.de/
Gedenkstätte Berlin-Hohenschönhausen (Mémorial Hohenschönhausen) – https://www.stiftung-hsh.de/
Volkskammer – http://www.volkskammer.de/
Ostel – https://www.ostel.eu/fr/